Demême, les critiques sont souvent sévères, voire agressives, comme celles de Delécluze, ardent défenseur de l'école de David. Il bénéficie aussi de soutiens indéfectibles de l’homme politique Thiers , de l’écrivain Théophile Gautier et du poète Charles Baudelaire qui lui consacre un poème Les Phares dans Les Fleurs du Mal. Deslocaux et des moyens à la hauteur des ambitions, certes, mais aussi des nouveautés pédagogiques comme les activités dirigées, les classes promenades, les sorties scolaires pour travaux d’observation active, toute cette modernité pédagogique qui s’illustre dans les Instructions officielles de 1938 (4). Cettefiche auteur est rédigée par Romain Treffel, du site 1000 idées de culture générale. Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) est un des écrivains les plus célèbres du siècle des Lumières. Auteur de traités, de romans, de pièces de théâtre, de lettres, il était pourtant, à la différence de beaucoup de philosophes des Lumières FrédéricJacques Temple. Frédéric Jacques Temple est né et vit à Montpellier en Languedoc. Il a passé son enfance entre les Grands Causses et les lagunes littorales. En 1942, il rencontre à Alger Edmond Charlot, l'éditeur de Camus, qui publie son premier recueil. En 1943, il participe aux derniers combats contre l’Afrika Korps en Salonsde grands écrivains, artistes et critiques; Les salons comiques et la presse de salons ; Salons de grands écrivains, artistes et critiques. Salons de grands écrivains, artistes et critiques : une sélection (par ordre chronologique jusqu'en 1914) Etienne La Font de Saint-Yenne (1688-1771): 1746. Etienne La Font de Saint-Yenne (1688 - 1771) est l'un des fondateurs Cettecitation est caractéristique de l’esprit de ces grands hommes qui sont les gardiens, les portes paroles et les précurseurs de la liberté d’expression. Pour conclure ce chapitre du roman, il semble évident que personne mieux que Camus n’a réussit à définir ce que représente réellement le monde romanesque et l’intérêt qu’il présente pour notre société. . Publié le jeudi 23 mai 2019 à 17h50 Chloé Delaume Chloé Delaume, autrice du "Cri du sablier" et des "Sorcières de la République", aborde dans son dernier livre, "Mes bien chères sœurs", l'évolution du féminisme depuis le mouvement meToo. Qu'en ont pensé les critiques du "Masque & la Plume" ? Le livre résumé par Jérôme GarcinC’est un livre en forme d’appel, qui s’adresse aux femmes en général, autant qu’à leurs alliés ». Dans un pays où une femme sur dix est violée au cours de sa vie et une femme assassinée tous les trois jours par son conjoint, Chloé Delaume en appelle, après la vague MeToo, à un nouveau féminisme. Un livre qui prolonge, treize ans après, le King Kong Théorie de Virginie Despentes. Chloé Delaume y ajoute le concept de sororité et l’idée de solidarité féminine. Patricia Martin a commencé par douter, puis...PM "J'ai commencé par tiquer à cause de la radicalité du propos en parlant des hommes pour les désigner. Il ne faut pas exagérer, je ne parle pas comme cela aux hommes personnellement. Elle est très directe, elle s'est construite contre les hommes, certes de manière discrète et très élégante. Mais très vite, ce livre devient revigorant avec une vision, un souffle, une solution apportée qui sort les femmes du statut de victime. Le constat qu'elle dresse est implacable un viol est déclaré toutes les trente minutes et 96% des agresseurs sont des hommes. Elle s'empare du langage pour prendre le pouvoir, c'est là d'ailleurs tout le pouvoir de l'écrivain. Ce que je trouve formidable, c'est qu'elle estime que ce vers quoi il faut s’atteler, ce n'est pas une révolution mais plutôt qu'il faut chercher cela très loin en soi. Cela relève de l'intime parce que nous-même, femmes, on a intériorisé et avalé toutes les règles patriarcales de la société y compris d'être ce qu'elle appelle "des Schtroumpfettes en société". C'est-à-dire de vouloir faire la maline parce qu'on se fait plus remarquer. Je suis une Schtroumpfette et je lutte contre ce côté là". Il faut se parler de sorte à constituer une chaîne humaine sans s'occuper des hommes mais sans les prendre pour des ennemis. Olivia de Lamberterie a adoré C'est un livre fulgurant ! OL "J'ai trouvé que c'était le livre d'une écrivaine, en cela très différent de beaucoup de livres de féministes qui se prétendent écrivaines. Il s'agit là d'une écrivaine féministe mais avec de l'humour, ce qui n'est pas toujours le cas. La première partie est étincelante de formules. Elle signe l'acte de décès d'une certaine société patriarcale dans laquelle toute une famille se réunissait, comme symbole, autour de Cocogirl, l'émission de Stéphane Collaro où c'était finalement la France de la gaudriole. Cette société où lorsque les filles avaient été violées, c'était qu'elles l'avaient bien cherché. C'était la France - dit-elle - où on n'avait pas encore nommé les mots de "harcèlement de rue", "d'agression sexuelle" mais où tout cela existait bien à la photocopieuse. Après, elle explique pourquoi la quatrième révolution féministe, celle de meToo, celle du procès Baupin, celle de la ligue du lol, de la libération de la parole, est essentielle car, enfin, on écoute la parole des femmes et on la prend pour ce qu'elle est. Elle explique assez délibérément qu'internet a plus libéré les femmes que Moulinex du fait de la disparition des milieux sociaux, des corps, du fait que que toutes les filles se sont retrouvées à égalité derrière leur ordinateur pour dire ce qui leur était arrivé. Elles misent désormais sur la sororité. J'ai adoré cela car elle met les pieds dans le plat dans la vie, elle a davantage souffert du mépris et de la rivalité des femmes que des hommes, une chose complètement taboue que nous avons déjà connue très fréquemment. Les femmes entre elles peuvent être absolument immondes. Et là, elle part du principe qu'il y a une nouvelle éthique de vie à avoir, celle d'être sœurs". Achetez ce livre ! C'est aussi important que King kong théorie de Virginie Despentes, et en plus c'est drôle. Selon Jean-Claude Raspiengeas, "C'est un livre drôle et combatif"JCR "Elle nous explique bien d'où elle vient. Elle a vu depuis son enfance ce qu'il y avait de pire à voir [ndlr elle a vu, à dix ans, son père tuer sa mère et se suicider]. On y retrouve un rythme de marteau-piqueur avec une sorte de mitraillette sémantique additionnant les trouvailles surprenantes, accompagnées de rafales de données accablantes. Mais je me suis demandé comme elle n'a vu au départ que des choses absolument terribles contre les femmes, il y a certaines de ses thèses que je trouve quelque peu discutables. Lorsqu'elle explique que toutes les femmes ont été infériorisées, exploitées et abusées, je dis qu'on peut tout de même discuter cela". Arnaud Viviant "ce livre ne m'est pas destiné puisqu'il s'adresse à la sororité" AV "J'ai un ami qui dit toujours que la devise française devrait être "Égalité, Égalité, Égalité" car la liberté, c'est pour les Anglais et la fraternité, c'est pour les curés. Je ne suis pas tellement certain de ce mot, "sororité". "Les couillidés" cela m'a fait rigoler. J'imaginais écrire un roman où je parlerais des femmes comme les "nichonées" ou les "ovariées" contre les "couillidés" mais il y a quelque chose d'intéressant c'est d'abord une écrivaine. Elle fait ce manifeste qu'elle veut être une réplique du SCUM Manifesto de Valérie Solanas dont il faut rappeler quand même qu'elle a tiré cinq balles sur Andy Warhol. Sur ces questions-là, le livre très important à lire est celui de Paul Preciado, qui a changé de sexe. Dans son livre, il réunit ses chroniques et a affirmé, au sujet du mouvement meToo, que nous avions un siècle de retard car nous sommes encore piégés dans l'identité sexe homme/femme". Aller plus loinEcoutez l'intégralité des critiques échangées sur le livre "Mes bien chères s½urs" de Chloé Delaume les critiques du "Masque & la Plume" 10 min France Inter 📖 Le roman de Chloé Delaume est à retrouver au Seuil Chaque dimanche à 20h, retrouvez les critiques du Masque et la Plume réunis autour de Jérôme Garcin pour parler cinéma, théâtre ou littérature. Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisLes écrivains et la bonne nous l'avons vu, au regard d'autres formes de sociabilité mondaine, une des grandes spécificités des salons parisiens est la place qu'y occupent les écrivains. Leur présence régulière et durable au sein de la bonne société a été souvent commentée par les historiens et a donné lieu à des interprétations divergentes. Doit-on considérer que les auteurs qui fréquentent les salons ne sont que des arrivistes sans scrupules, plus intéressés par les succès mondains que par leur œuvre, ou doit-on, au contraire, en déduire que les salons sont des lieux soustraits à l'empire du pouvoir, entièrement consacrés à la littérature et à la conversation et où les différences sociales n'ont plus cours ? Évidemment, aucune de ces solutions simplistes n'est satisfaisante. Il faut plutôt essayer de comprendre comment s'est formé historiquement ce lien particulier entre la bonne société et une partie du monde littéraire. En France, une telle alliance s'est nouée dans la première moitié du xviie siècle. Les belles-lettres, les sciences et la philosophie sortent des milieux savants pour toucher de nouveaux publics, mondains et féminins ; de nouvelles formes de distinction sociale fondées sur les divertissements littéraires et la maîtrise de la conversation sont mis en avant par la société de cour ; enfin, de nouvelles représentations de l'écrivain font accéder celui-ci au rang des personnes qu'il convient d'inviter et de recevoir. Entre les élites parisiennes et les écrivains à succès, du moins ceux qui acceptent de jouer le jeu de cette bonne société en contribuant par leurs poésies, leurs lettres et leurs bons mots à ses divertissements, se noue alors une alliance de longue durée qui s'exerce durablement jusqu'au xxe siècle. Même des auteurs dont l'œuvre semble éloignée des formes prônées par les salons, tels les frères Goncourt, auteurs de romans réalistes volontiers critiques, fréquentent avec assiduité le salon de la princesse Mathilde et sont nostalgiques d'un xviiie siècle mondain et rococo largement xviiie siècle occupe en effet dans cette histoire une place singulière. À bien des égards, il apparaît comme le siècle d'or des salons parisiens, sommet de leur activité et de leur prestige. Dans ces salons, la présence massive des encyclopédistes et de tout ce que Paris compte alors de disciples de Voltaire a fait croire qu'ils sont des lieux privilégiés de diffusion de la philosophie des Lumières. Il n'en est rien, même si, bien sûr, cette présence témoigne plus largement de la réceptivité des élites sociales à l'égard des Lumières. Le point important est plutôt que les écrivains des Lumières, y compris parfois les plus radicaux d'entre eux, ont assez massivement investi les salons de l'aristocratie parisienne parce qu'ils y voient à la fois un lieu de consécration, une marque de réussite sociale par l'écriture et une voie d'accès aux ressources du mécénat et à la cour, mais aussi parce qu'ils adhèrent en grande partie à l'idéal de l'homme du monde poli et cultivé. Il faut être homme du monde avant d'être homme de lettres », écrit Voltaire 1694-1778, soucieux de critiquer aussi bien les érudits et les pédants que les polygraphes qui essaient de vivre de leur plume et en qui il ne voit que canaille littéraire ». Les écrivains des Lumières prennent ainsi ouvertement le relais des auteurs du Grand Siècle pour publier l'excellence et l'universalité des valeurs la seconde moitié du xviiie siècle est marquée, en parallèle, par la cristallisation d'une critique radicale du salon comme lieu de corruption sociale, morale et politique. Jean-Jacques Rousseau 1712-1778 est le plus célèbre et le plus éloquent pourfendeur de la mondanité et du rôle qu'y jouent les femmes. Il n'est pas le seul. Chamfort 1741-1794 écrit par exemple La société, les cercles, les salons, ce qu'on appelle le monde, est une pièce misérable, un mauvais opéra, sans intérêt, qui se soutient un peu par les machines et les décorations. » La critique des salons est morale, c'est celle du luxe et de la théâtralité dont toute sincérité est bannie ; elle est aussi politique et touche aux conditions même d'existence des écrivains et d'exercice d'une critique sociale. Si, pour Voltaire, l [...]1 2 3 4 5 …pour nos abonnés, l’article se compose de 11 pagesÉcrit par maître de conférences en histoire moderne à l'École normale supérieureClassificationHistoireHistoire thématiqueHistoire culturelleLittératuresHistoire des littératuresLittératures européennesLittératuresHistoire des littératuresLittératures européennesLittérature françaiseAutres références SALONS LITTÉRAIRES » est également traité dans LES FEMMES SAVANTES, Molière - Fiche de lectureÉcrit par Christian BIET • 1 683 mots • 1 média Avant-dernière comédie de Molière 1622-1673 , Les Femmes savantes font écho aux Précieuses ridicules 1659 qui ont ouvert la carrière parisienne de l'auteur. 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Cette calomnie, qu'elle et sa mère avaient diffusée pour se débarrasser d'un […] Lire la suiteDEFFAND MARIE marquise du 1697-1780Écrit par Édouard GUITTON • 590 mots Sainte-Beuve Lundis I et XIV et Gustave Lanson Choix de lettres du XVIII e siècle ont parlé admirablement de M me du Deffand. Ame d'une richesse exceptionnelle, elle offre une image exemplaire du sort de la femme sous l'Ancien Régime. Son œuvre tient dans sa correspondance et sa conversation sûr moyen de parvenir à la postérité. Supérieurement intelligente, elle a su en toute circonsta […] Lire la suiteRecevez les offres exclusives Universalis Un texte argumentatif peut traiter de tout type de sujets. Cependant, on retrouve, au fil des siècles, une récurrence des thèmes liés à ce que l'homme a de plus proche – mais parfois de plus mystérieux lui-même. 1. La réflexion sur ce qui constitue l'identité de l'homme Le texte argumentatif n'est pas seulement le lieu où un écrivain défend une thèse déjà formée ; il est également un espace où il peut s'interroger, poser des questions dont les réponses ne sont pas évidentes et nécessitent une réflexion. L'auteur y développe des constats, propose une interprétation, éventuellement une thèse – mais surtout, il déroule une pensée en construction. L'une des questions fondamentales qui se pose à l'homme est bien sûr celle de son identité qu'est-ce qu'un homme ? Qu'est-ce qu'un individu ? L'écriture de soi Certains écrits s'organisent, pour tenter de répondre à cette question, autour d'une description de soi. Au xvie siècle, Montaigne, dans Les Essais, essaie de se dépeindre, pour se comprendre. L'autoportrait prend une valeur argumentative lorsqu'il se tourne vers une réflexion théorique à partir de l'observation de soi-même. Montaigne affirme ainsi Je ne peins pas l'homme, je peins le passage », ce qui signifie que selon lui, l'homme n'est pas une unité donnée une fois pour toutes mais un être en changement permanent. Jean-Jacques Rousseau, au xviiie siècle, donnera à la littérature française la première autobiographie au sens strict du terme mais Les Confessions offrent de nombreux passages dans lesquels le récit de sa propre vie et la réflexion sur l'identité se mêlent inextricablement. Le xixe et le xxe siècles poursuivront cet effort de compréhension de soi, qui est aussi une tentative de compréhension de l'homme. Lorsque Nathalie Sarraute, par exemple, écrit Enfance, elle fait dialoguer deux voix qui se rapportent pourtant à une seule personne – elle-même. Cette forme littéraire est, de façon oblique, une manière de réfléchir la multiplicité de l'individu elle est même une contestation de l'étymologie du mot, puisque in-dividu » signifie le fait d'être indivisible. Les textes théoriques Des textes plus directement argumentatifs s'intéressent également à cette question. L'auteur cherche alors à expliciter ce qu'est la personnalité ou l'humanité, en tentant de découvrir les rouages du cœur comme ceux de la pensée. La réflexion se fait, dans ce cas, plus large, et même si certains écrivains partent d'un cas particulier, ils dégagent ensuite des lois ou des thèses générales. Au xviie siècle, Pascal pose ainsi la question Qu'est-ce que le moi ? » dans Les Pensées, et y répond à l'aide d'un développement théorique révélant que ce moi » n'est réductible ni au corps, ni à la raison, ni aux émotions. La Rochefoucauld ou La Bruyère, toujours au xviie siècle, livrent dans les Maximes et dans les Caractères une série de descriptions, parfois critiques, qui permettent de saisir un individu à partir de ce qu'il montre ou de ce qu'il croit être. Ces moralistes cherchent donc à pénétrer la vérité psychologique d'un homme, au-delà des apparences. Ils décortiquent nos motivations, et débusquent l'hypocrisie ou l'intérêt qui nous guident. Au xxe siècle, les surréalistes reprendront cette question pour lui donner une toute autre interprétation ce courant littéraire dont le chef de file est André Breton met en effet en avant l'importance de l'inconscient chez l'individu. Certains textes, enfin, sont plus ouvertement philosophiques. Sartre, dans L'Être et le Néant, ou dans L'Existentialisme est-il un humanisme ?, définit la conscience et rejette l'idée selon laquelle il existerait une nature humaine » ou un caractère » auxquels nous serions soumis. Il s'oppose par là à tout ce que les moralistes avaient cherché à montrer. La question de la foi et du sens Cette interrogation est souvent accompagnée d'une réflexion sur le rapport entre individu et foi, ou individu et croyance. En effet, qui veut étudier l'homme doit prendre en compte ses aspirations et son inclination au sacré. Certains théologiens, comme Thomas d'Aquin, ou certains croyants fervents, comme Pascal, exposent dans leurs ouvrages leurs convictions religieuses. Ce faisant, ils proposent aussi une conception de l'homme, doté d'une âme et ayant éventuellement accès à l'immortalité. La réflexion sur l'homme pose alors la question du sens de notre vie sur terre, de notre devenir, et de la valeur que l'on peut accorder aux biens matériels ou spirituels. Tout le xviiie siècle avec en particulier Voltaire, ou Diderot s'attache à cette question en la posant sous l'angle du bonheur les philosophes des Lumières combattent une religion répressive et autoritaire, et posent des valeurs nouvelles. 2. L'individu et la société Réfléchir sur l'homme, c'est aussi réfléchir sur la société dans laquelle il s'insère. En effet, l'homme ne vit pas sauf exception isolé ; or, l'inscription dans une communauté engendre des heurts, des dysharmonies, des frustrations… Les textes argumentatifs cherchent donc à comprendre le rapport de l'homme à la société, et élaborent parfois des modèles de sociétés. Utopies Le genre de l'utopie créé par Thomas More, au xvie siècle est ainsi un entrelacement du récit et de l'argumentation il propose un lieu idéal, en correspondance avec des valeurs – comme le fait Rabelais avec l'abbaye de Thélème. Dans ce texte imprégné de l'optimisme de l'humanisme, l'auteur montre que la société idéale est celle où chacun est libre, mais suffisamment lié à autrui par une culture commune, des goûts semblables, etc. pour ne pas le contrarier. D'autres écrivains useront de ce genre Voltaire propose l'utopie de l'Eldorado, dans Candide il y montre l'importance des arts et des sciences, et la possibilité de se passer de prisons. Au xixe siècle, Jules Verne ou Charles Fourier imaginent des villes propres, rationnelles, géométriquement parfaites. Lois morales et difficultés à vivre en société Le rapport entre individu et société peut passer également par l'élaboration de codes et de lois » morales, afin de permettre une vie commune sans affrontement. Les moralistes du xviie siècle prônent une conduite mesurée, correspondant aux valeurs classiques » de l'époque ils admettent l'existence de l'orgueil, des défauts de chacun – mais montrent comment on peut, en respectant les bienséances et en se pliant à des usages de politesse, faire en sorte que les vices ne soient pas invivables. La vision de l'homme qu'ils proposent est assez désabusée, dans la mesure où ils ne croient pas à une amélioration de l'individu. Cependant, Pascal dans Les Trois Discours sur la condition des Grands, ou La Rochefoucauld dans les Maximes, donnent aux lecteurs des éléments pour transformer cet état de faits en un univers tolérable. Le théâtre prend en charge lui aussi cette réflexion la pièce de Molière, Le Misanthrope, peut être lue comme une argumentation, autour des thèmes de la franchise et de l'hypocrisie. Dans les pièces de Racine est posée la question de la place à donner aux passions individuelles contre les devoirs sociaux. Tout au long du xixe siècle, des auteurs tels que Stendhal, Balzac, Maupassant ou Zola montrent dans leurs romans, par l'intermédiaire des réflexions des personnages, ou bien dans des articles les difficultés de l'accord entre l'individu et la société. Le roman d'apprentissage livre ainsi le parcours d'un personnage, cherchant à s'insérer dans la communauté et, en même temps, à réaliser ses ambitions personnelles – avec plus ou moins de bonheur Le Rouge et le Noir, de Stendhal, Illusions perdues de Balzac. En effet, entre les aspirations de l'individu et la société peut se révéler une distance infranchissable. Certains textes argumentatifs explicitent cette incompatibilité, par exemple en développant une théorie de l'individualisme. Choderlos de Laclos, dans le roman épistolaire Les Liaisons dangereuses, ou Sade, dans ses écrits romanesques et philosophiques, montrent des personnages pour qui la seule voie possible est le rejet des valeurs communes et l'exaltation des inclinations personnelles. Mais le xviie siècle avait déjà en parallèle au courant classique » creusé cette voie les auteurs baroques considèrent le monde et l'homme comme des entités fondamentalement hétérogènes, changeantes, multiples – qu'il serait vain de vouloir couler dans un moule unique et dans une harmonie illusoire. Et, plus près de nous, le xxe siècle a vu éclore une réflexion sur les désirs et les frustrations individuels nombreux sont les ouvrages argumentatifs sur la société de consommation, l'uniformisation qui découle de la mondialisation. 3. La réflexion politique S'inscrire dans une société, c'est aussi participer à la vie politique. Or, l'argumentation est le type de textes privilégié pour développer des thèses, faire la critique ou l'éloge de certains modes de pouvoir comme de certaines valeurs. Les rapports entre les hommes La réflexion sur le rapport entre soi et l'autre n'a jamais cessé. Les textes argumentatifs peuvent être directs Montaigne, au xvie siècle, critique l'ethnocentrisme dans Les Essais, et Levi-Strauss, ethnologue du xxe siècle auteur de Tristes Tropiques, montre que ce que nous nommons barbarie » est de notre côté bien plus que de celui des barbares ». Sartre signe la préface d'une anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache », préface intitulée Orphée noir dans laquelle il démonte les mécanismes racistes. D'autres auteurs utilisent le biais de l'argumentation indirecte Prévert, Césaire, Senghor prennent la parole et défendent la thèse de l'anti-racisme à travers la poésie. La justice Cette réflexion sur l'égalité des hommes s'accompagne de celle portant sur la justice. De fait, la littérature argumentative se penche sur les notions de pouvoir, de tolérance… Le siècle des Lumières a vu émerger de très nombreux écrits textes comparant les différents modes de gouvernements Montesquieu, De l'Esprit des Lois, texte théorique Les Lettres persanes, roman épistolaire, critique du fanatisme et de l'intolérance. Voltaire, Diderot, ont ainsi fourni de nombreux articles pour L'Encyclopédie, ayant pour base ces éléments. L'engagement Cette interrogation sur les modes politiques mène immanquablement à la réflexion sur l'engagement. Les textes argumentatifs explorent les thèmes de la guerre, de l'inhumain », et, au xxe siècle, de l'univers concentrationnaire – réfléchir sur l'homme, c'est ainsi prendre position sur l'horreur de certains événements. L'indignation emprunte diverses voies la satire ou le pamphlet, l'ironie Voltaire, dans Candide, par exemple, le récit autobiographies de Primo Levi, de Semprun…, la contre-utopie 1984, de George Orwell. En 2010, Stéphane Hessel a rencontré un succès fulgurant avec un appel à l'engagement intitulé Indignez-vous. Conclusion Le texte argumentatif, direct ou indirect, est le lieu privilégié d'une réflexion anthropologique, qui se poursuit au fil des époques les auteurs s'interrogent, et se répondent d'un siècle à l'autre – chaque vision enrichissant notre vision de nous-même. Les travers de la société renvoient aux défauts des hommes l'hypocrisie, l'égoïsme, la méchanceté, la violence, etc. et de la société même. Dénoncer ces travers, c'est les critiquer pour mieux les comprendre, pour mieux les combattre. Lorsque les écrivains portent un regard critique sur les comportements humains et les sociétés humaines, ils adoptent un regard satirique. Quelles sont les formes et les visées de la satire ? ILa satire et ses objectifs La satire est une œuvre dans laquelle un auteur critique dénonce les mœurs de ses contemporains, des défauts humains, avec humour et légèreté. La satire est un portrait moqueur et méprisant d'un groupe d'individus ou d'une société. La satire cherche à dénoncer et à corriger les travers de la société et des hommes. ADéfinition de la satire Satire La satire est un texte critique qui cherche à provoquer ou à faire réfléchir sur un sujet mot satire vient du latin satura. Il désigne une pièce comique qui mêle différents est un poète satirique latin de la fin du Ier siècle après Jésus-Christ. Il est reconnu pour être le créateur de la satire. Il critique Rome à son époque, il dénonce la foule le flot humain » et son impossibilité à marcher dans la rue sans être gêné ou sans recevoir de coups me pousse », me frappe », me cogne ».La satire est un genre littéraire mais c'est aussi un registre à part entière qui peut être présent dans le roman, la poésie, le théâtre, le conte philosophique, la fable, le pamphlet, la maxime et dans les médias. Registre satirique Le registre satirique amplifie les défauts d'une personne ou d'une institution pour les tourner en dérision. C'est la tonalité favorite de toutes les formes de critiques. Il s'appuie sur les procédés suivants la caricature, des périphrases, des hyperboles, des antithèses. BLes buts de la satire La satire a pour but de dénoncer les vices des hommes et de la société, de les critiquer, de s'en moquer et d'inviter le lecteur à réfléchir sur ce qui est dénoncé afin de corriger peut-être ses propres défauts. La satire sert à dénoncer les travers de la société et les vices des hommes. On distingue deux types de dénonciation une dimension morale quand elle dénonce les défauts des hommes comme l'avarice, la bêtise, la cupidité, l'hypocrisie, l'égoïsme, la jalousie, la cruauté ; une dimension sociale quand elle dénonce les travers de la société comme les injustices et les inégalités entre pauvres et riches, entre femmes et hommes, le racisme, l'antisémitisme, l'intolérance religieuse, l'esclavage. La satire sert à critiquer les dysfonctionnements, les absurdités, les défauts, en portant un regard sur la société et sur le comportement des hommes pour observer les faiblesses de la société. C'est sans doute un très bel art que celui qui désole les campagnes, détruit les habitations, et fait périr, année commune, quarante mille hommes sur cent mille. »Dictionnaire philosophiqueVoltaire utilise ici une antiphrase, en opposant bel art » à des verbes comme désole », détruit », fait périr ». C'est une satire, Voltaire considère la guerre comme une satire sert à se moquer. Elle propose un discours ironique qui tourne en ridicule les vices, les passions déréglées, les sottises des rendre compte du combat spectaculaire, Rabelais emploie l'accumulation de verbes d'action à l'imparfait écrabouillait », rompait », délochait », démoulait », avalait », pochait », fendait », enfonçait », décroulait », sphacelait », dégondait », débézillait ». Cela crée un effet comique qui sert à dénoncer la guerre comme une chose ridicule. IILes genres et les formes de la satire La satire est présente dans la littérature, dans certains genres littéraires et sous certaines formes littéraires. La satire est également présente dans les médias. ALes genres littéraires On retrouve la satire dans tous les genres littéraires. Les genres littéraires correspondent aux quatre grandes catégories de textes qui se définissent par des thèmes et des caractéristiques formelles propres. En littérature, on distingue le genre narratif ; le genre dramatique théâtre ; le genre poétique ; le genre argumentatif. Tous les genres littéraires peuvent contenir de la satire. L'écrivain critique un fait de société, une idée, un personnage, etc. Lucien de Rubempré quitte sa province natale, Angoulême, pour connaître la gloire et la richesse à Paris. Le personnage cherche une tenue élégante pour paraître dans la société parisienne Non, s'écria-t-il, je ne paraîtrai pas fagoté comme je le suis devant Mme d'Espard. ». En dénonçant cette course aux achats et cette volonté de paraître, Balzac propose une satire de son personnage, il en fait un portrait dépréciatif comme le montrent la comparaison frisé comme un saint Jean de procession » et la métaphore dans cette espèce d'étui ».Le dialogue théâtral peut être satirique. Le dramaturge se moque des défauts des hommes. Molière en particulier a souvent recours à la Bourgeois gentilhomme, acte II, scène 5Monsieur Jourdain est un riche bourgeois qui veut acquérir les manières de la noblesse. Molière fait la satire de son personnage il tourne en dérision l'échec de cette tentative. Le Maître Tailleur se moque de Monsieur Jourdain en exagérant le nombre d'employés qui confectionnent le vêtement à l'aide d'une hyperbole vingt garçons après votre habit », et en utilisant l'humour, notamment le comique de situation des bas qui sont trop étroits, les pieds trop serrés dans les souliers, et le comique de mots, reflété dans le désaccord entre Maître Tailleur et Monsieur poésie peut également avoir une visée Hugo est très hostile à Napoléon III qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'État. Le poète oppose Napoléon Ier Sa grandeur éblouit l'histoire. » à Napoléon III Toi, son singe, marche derrière, / Petit, petit. ». L'antithèse grandeur » opposé à petit », la répétition de l'adjectif petit », l'animalisation de Napoléon III en animal singe » servent la satire même de Napoléon III. BLes formes littéraires Dans chaque genre littéraire, il existe différentes formes littéraires. Certaines sont particulièrement utilisées pour la satire la fable ; le conte philosophique ; le pamphlet ; la maxime. La fable a souvent une visée satirique. C'est notamment le cas des fables de La Fontaine. Il analyse la nature humaine et met en évidence ses failles. Les animaux ont une dimension allégorique ils représentent des types, des personnages identifiés par un trait de caractère ou un comportement remarquable. Les Animaux malades de la Peste », FablesLa Fontaine propose la satire de la justice en révélant les défauts des hommes et les injustices commises. Le Lion incarne le roi, le Loup, un de ses conseillers, et l'Âne, un de ses sujets. Son statut et son pouvoir empêchent le Lion d'être condamné même s'il a dévoré beaucoup de moutons et parfois le berger sans aucune raison, comme le souligne la question rhétorique Que m'avaient-ils fait ? ». Le Loup est égoïste, il se protège en dénonçant le crime de l'Âne et en donnant de lui une vision péjorative comme le prouve l'accumulation des trois groupes nominaux ce maudit animal, ce pelé, ce galeux ». L'Âne est donc condamné à mort car il révélé naïvement son péché Je tondis de ce pré la largeur de ma langue. / Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net. ». La Fontaine critique la partialité de la justice qui rend ses arrêts selon la position sociale de l'accusé ou du conte philosophique reprend les éléments du conte traditionnel en ajoutant une visée plus morale et critique, portant généralement sur la conduite du personnage principal. Voltaire, philosophe des Lumières, a écrit au XVIIIe siècle de nombreux contes fait la satire des nouveaux riches ou parvenus qui écrasent de leur prétention leurs anciens amis, ici Colin. L'ascension sociale modifie les sentiments de Jeannot envers les autres Dès ce moment Jeannot n'étudia plus, se regarda au miroir, et méprisa tout le monde. », Jeannot partit dans toute la pompe de sa gloire. ».Le pamphlet est un écrit bref et virulent qui critique violemment quelque chose ou quelqu'un. Il appartient à la littérature polémique. L'écriture y est engagée ou Edme Restif de La BretonneLettre d'un singe aux êtres de son espèceLe narrateur de ce texte est un singe apprivoisé qui se nomme César-singe. Il fait la satire de la société humaine en critiquant les inégalités sociales. César-singe répond à sa propre question rhétorique Qu'est-ce qu'un pauvre ? » en brossant le portrait du pauvre. Les nombreuses négations montrent qui c'est un homme privé de tout. Ne pouvant supporter une telle injustice, César-singe invite les pauvres à se rebeller comme le souligne l'accumulation des impératifs levez, levez », Assemblez-vous, soutenez-vous, prenez […] mangez » qui invitent les pauvres à maxime est généralement une phrase courte qui donne une règle de conduite morale. Ce qui fait que si peu de personnes sont agréables dans la conversation, c'est que chacun songe plus à ce qu'il veut dire qu'à ce que les autres disent ».François de La RochefoucauldRéflexions ou sentences et maximes moralesLa Rochefoucauld fait la satire d'un trait de caractère d'une personne en soulignant son égoïsme elle n'écoute qu'elle et ne prête pas attention aux propos des autres. CLa satire dans les médias La satire est présente dans les médias presse écrite, radio, télévision, Internet sous différentes formes comme l'article, le dessin de presse, la chronique. La presse revendique la liberté d'expression et utilise l'article pour partager ses idées, pour informer, mais également pour critiquer, pour dénoncer par le biais de la satire. La presse satirique observe de près l'actualité. Elle cherche à faire connaître et à dénoncer les différents scandales qui existent dans le monde du pouvoir politique, économique, social. Le Canard enchaîné est un journal satirique hebdomadaire qui analyse l'actualité pour en faire une lecture critique basée sur l'humour. Cette colonne dénonce le constructeur automobile, Volkswagen », qui a truqué les tests d'émission de gaz polluants sur ses véhicules Volkswagen équipait ses voitures diesel d'un logiciel de trucage qui, en cas de contrôle, limitait automatiquement les émissions de gaz polluants ». Le Canard enchaîné joue avec humour sur les mots afin de faire sourire et de rendre sa critique plus mordante. Ainsi, il joue sur le décalage entre l'image moderne de la marque et l'expression un sacré bruit de casserole », attribuée normalement aux vieilles voitures. L'implicite de l'expression finale un moteur à explosion... en chaîne » moteur à explosion comme bombe destructrice, en chaîne » renvoie à la construction des automobiles qui se fait à la chaîne dénonce avec humour la publicité mensongère de la marque. Enfin, le terme explosion souligne le choc qu'a provoqué cette information sur l'opinion publique. Les journalistes ont recours au dessin de presse très souvent caricatural pour dénoncer une situation, une personne, un fonctionnement de la société. Dans des émissions, la radio peut également utiliser la satire pour dénoncer, pour critiquer, par l'humour, des faits d'actualités, des fonctionnements absurdes. Dans une de ses chroniques à Radio France, le journaliste Philippe Meyer dénonce, avec ironie, l'analyse de spécialistes » qui ne visent qu'une réduction d'instruments pour des raisons économiques sans tenir compte du fait que l'orchestre joue selon des existe également des émissions satiriques à la télévision ou des chaînes satiriques sur Guignols de l'info est une émission de télévision satirique française qui fait intervenir des marionnettes. Ces dernières parodient le journal télévisé et proposent la caricature de personnes politiques, de faits de société et du monde actuel. IIILes procédés de la satire Il existe plusieurs procédés d'écriture pour mettre en œuvre la satire l'ironie, la parodie, l'humour ou encore la est une forme de comique qui consiste à laisser entendre autre chose que ce que l'on dit littéralement. Elle est une arme de dénonciation efficace, car elle ridiculise l'adversaire, permet de contourner la censure et d'amuser le lecteur, l'amenant ainsi plus facilement à la réflexion. Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c'est un homme universel, et il se donne pour tel. »En réalité, Arrias ne sait rien ; c'est tout le contraire de ce qu'il prétend être. Pour mettre en œuvre l'ironie, on peut utiliser différents mots de vocabulaire Des verbes Se moquer de », railler », ironiser sur », brocarder », se gausser de », se rire de », ridiculiser », caricaturer » Des noms Moquerie », raillerie », ironie », brocards » Des adjectifs Moqueur », risible », railleur », piquant », mordant », cuisant », incisif » Des expressions Avoir l'esprit caustique », faire un portrait à charge », forcer le trait » BLa parodie La parodie est un moyen d'écriture qui sert à la satire. La parodie transforme et déforme le texte d'origine ou le sujet abordé pour en donner une vision différente souvent basée sur l'humour, l'ironie et la critique. Le moine, Frère Jean, décide de défendre l'abbaye, assiégée par les troupes du roi Picrochole. À travers ce personnage, Rabelais parodie le chevalier médiéval. Frère Jean n'a pas d'armure mais un grand habit » et une blouse de travail en beau sayon ». Il n'a pas d'arme mais un bâton ». L'humour sert la satire. Le mot humour signifie tout d'abord, tendance, trait de caractère ». Puis au XVIIe siècle, il prend le sens de gaieté, aptitude à voir ou à faire voir le comique des choses ». L'humour est donc une forme d'esprit qui insiste sur le caractère comique ou ridicule d'un personnage, d'une situation. L'humour souligne les éléments d'une situation qui prêtent à rire. Pour cela, on a recours au comique et à ses différentes formes le comique de situation qui porte sur la situation même et ses circonstances ; le comique de mots qui porte sur la manière dont les personnages parlent ; le comique de gestes qui renvoie aux attitudes et déplacements physiques des personnages. Géronte est un père avare. Molière critique son avarice et ses hésitations à ne pas venir en aide à son fils. Pour cela, il utilise différents procédés comiques le comique de situation l'avarice du père ; le valet qui vient réclamer l'argent et qui va duper le père ; le comique de mots les différentes répétitions des sommes d'argent ; le changement de la somme par une fausse incompréhension du père, qui passe de cinq cents écus à quatre cents ; le comique de geste la didascalie révèle les mouvements de balancier effectués par Scapin pour essayer d'attraper la bourse. Tous ces procédés comiques servent à la satire de l'avarice qui est présentée comme une passion égoïste et irraisonnée pour l'argent. DLa caricature La caricature sert la satire. La caricature est la représentation d'un modèle qui exagère certains traits pour le ridiculiser. La caricature, en plus de déclencher le rire, sert à dénoncer une situation ou une personne en utilisant les procédés de grossissement, d'énumération et de transformation, l'homme pouvant être assimilé par exemple à l'animal. Victor Hugo brosse là le portrait de son personnage en utilisant la caricature. Il grossit ses traits par l'énumération grande, blonde, rouge, grasse, charnue, carrée, énorme et agile » et la donne à voir sous les aspects d'un animal comme le suggèrent l'expression de la race de ces sauvagesses colosses » et la métaphore au service d'un éléphant ». Corpus il est demandé d'intégrer des références personnelles dans la dissertation Prendre des textes de classiques type Zola... Travail initial Analyse de l'énoncé - Limites du sujet écrivain différent d'artiste sauf écrivains philosophiques ou polémiques de circonstance - présupposés action directe ou indirecte, efficacité sociale, politique ou morale 1. Pourquoi l'oeuvre littéraire ne peut pas avoir d'action directe? problème de réception par le public 2. Possibilité d'une action indirecte. Prise de conscience; information; représentation/ mise à distance; action par identification émotion axe est-ce qu'une oeuvre littéraire vise à être utile et efficace? Les meilleurs professeurs de Français disponibles4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !C'est partiConseils du correcteur La question portant sur le "comment", il me paraîtrait judicieux d'envisager, dans l'action "indirecte", les moyens qui suscitent "la prise de conscience, l'information et l'émotion" en examinant les genres, registres et tons mis en oeuvre par l'auteur "engagé" l'humour Molière, l'ironie Montesquieu, Voltaire, la fable et le conte, la poésie voir "Liberté", Eluard, l'argumentation dialoguée, le roman, etc. Plan Sujet Un écrivain, peut-il, par ses oeuvres, contribuer à l'amélioration de la société? A. L’écrivain poursuit un but moral ou politique et contribue à améliorer la société 1. Le désir de corriger les vices des hommes » animait Molière. Il reste celui de certains dramaturges contemporains Grumberg, par exemple 2. Au 18e siècle, la lutte des philosophes a préparé la Révolution de 1789. exemple plus précis Voltaire, Montesquieu et Condorcet ont dénoncé l’esclavage 3. Au 19e siècle, le roman voulait être un miroir » de la société ou une dénonciation des injustices sociales voir les combats de V. Hugo contre la misère » ; le féminisme » de G. Sand ; le naturalisme de Zola B. Pourtant, l’efficacité de la littérature peut être limitée par 1. la censure voir la cabale des dévots » contre Molière ; l’interdiction de l’Encyclopédie ; l’exil de V. Hugo 2. l’Histoire L’empire – retour à l’autoritarisme - qui succède à la Révolution 3. l’origine sociale de l’écrivain C. Quel que soit le but qu’elle poursuit, la littérature contribue à l’amélioration de la société des individus qui la composent en développant le sens esthétique, l’esprit critique, la connaissance de soi. Introduction De la Renaissance à la Révolution, les conditions de production et de lecture ont changé lentement. C'est au XIXe siècle que l'invention de la rotative,l'instruction gratuite et obligatoire ont permis aux auteurs de toucher un public plus large par le feuilleton publié dans les quotidiens et le roman de librairie. A la fin de ce siècle, Balzac, Hugo, Dumas et Zola, par exemple, étaient connus du grand nombre. La question est donc de savoir si la littérature peut réellement et directement influencer le dynamisme social. Quels sont les obstacles à son efficacité ? Que l'œuvre soit "gratuite" comme le souhaitait ou engagée, la littérature nous apprend à réfléchir sur notre vie et sur nous-mêmes. Travailler à l'élévation de l'individu, n'est-ce pas indirectement s'employer à l'amélioration de la société? Développement A. 1. Aujourd'hui, l'ambition de Molière a survécu chez nos auteurs contemporains. Les comédies de Jean-Claude Grumberg, par exemple, sont souvent des réquisitoires. De "L'Atelier", un succès mondial, il dit "L'atelier est une pièce souvent jouée par des amateurs. Quand ils montent la pièce, ces gens lisent des livres d'histoire sur cette période, réfléchissent ensemble, deux fois par semaine durant un an. C'est à cela aussi que sert un auteur faire circuler les idées autrement que ne peuvent le faire des cours ou des livres." A. 2. Les philosophes des Lumières ont attaqué les fondements de l’Ancien régime au nom de la tolérance et du progrès qui allait, selon eux, apporter le bonheur à l’humanité. Ils ont revendiqué les libertés fondamentales basées sur le droit naturel. Ils ont prôné les principes politiques et économiques de la démocratie libérale. La Déclaration des Droits de l’Homme s’est inspirée de leurs revendications bourgeoises. La société pluraliste et libérale est devenue l’idéal de nos démocraties ou républiques, en assurant à tous un certain nombre de droits fondamentaux. A. 3. En 1837, dans Le livre du peuple », Lamennais décrivait une société coupée en deux Le repos, l’opulence, tous les avantages pour les uns ; pour les autres, la fatigue, la misère et une fosse au bout. Ceux-là forment, sous différents noms, les classes élevées ; de ceux-ci se compose le peuple ». On retrouve cette opposition dans les romans du siècle. Les Misérables » de Hugo traduisent une réalité sociale la misère est responsable de l’infamie » Lutte de V. Hugo contre la misère voir le site G. Sand et le féminisme Ceux qui m'ont lu sans prévention comprennent que j'ai écrit Indiana avec le sentiment non raisonné, il est vrai, mais profond et légitime, de l'injustice et de la barbarie des lois qui régissent encore l'existence de la femme dans le mariage, dans la famille et la société. » Indiana, Préface à la 2e édition Quant à Zola, il veut décrire l’histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire » et souligner le déterminisme de la physiologie, des milieux et des circonstances. Le naturaliste a le mérite d’observer les conditions d’existence des ouvriers, des paysans, des mineurs. Il laisse une œuvre qui a l’odeur du peuple » et qui a contribué à poser la question sociale ». En effet, le travail en usine regroupait alors des ouvriers appauvris par les bas salaires, décimés par le chômage, les accidents de travail et les maladies professionnelles. B. 1. En 1741, il y avait encore soixante-seize censeurs officiels. Avant que le livre n'obtienne "la permission et le privilège du roi", le censeur devait attester que le livre ne contenait rien de contraire à la religion, à l'ordre public ou aux bonnes mœurs. Un livre publié sans la permission du gouvernement pouvait être brûlé par l'exécuteur public, l'imprimeur et l'auteur arrêtés et mis en prison. Ce fut le sort de Voltaire et de quelques-unes de ses oeuvres. B. 3. Jusqu’au XXe siècle, l’écrivain est resté un intellectuel », malgré sa volonté de comprendre et de défendre la masse. Ainsi, à partir de 1848, les écrivains engagés s’adressent au peuple mais Michelet souligne la difficulté Je suis né peuple, j’avais le peuple dans le cœur. … Mais sa langue, sa langue, elle m’était inaccessible. Je n’ai pu la faire parler. » Nos Fils Zola a fait entrer l’argot dans le roman mais cette vision d’un peuple dont la dégradation et la misère sont inéluctables, lui a valu des critiques fort négatives selon ses détracteurs, les insultes et la verdeur du langage rapprochaient le roman du récit oral et créaient un univers dont la morale semblait exclue. A la parution de L’Assommoir, V. Hugo même lui a fait ce procès … Vous n’avez pas le droit de nudité sur la misère et sur le malheur ». Les romans à vocation sociale ont longtemps oscillé entre une vision paternaliste et un excès de réalisme accusé alors de complaisance. C. Les écrivains eux-mêmes sont partagés sur le but de la littérature. En réaction au réalisme et au naturalisme, Théophile Gautier, chef de file de L’Art pour l’art », refuse l’idée d’une œuvre utile », au nom de la beauté qui doit rester gratuite », c’est-à-dire ne servir à rien ». D’autres, comme Raymond Aron, affirment que le domaine de l’action est étranger à celui de la réflexion et de la création artistique. L’imaginaire n’aurait donc aucune influence sur le dynamisme social. On peut cependant penser que toute littérature améliore si non la société, du moins le niveau des individus qui la composent, en développant le sens esthétique, l’esprit critique, la connaissance de soi. Au siècle dernier, Boris Vian nous entraîne dans un univers fantastique où la matière cicatrise et où les souris parlent aux chats. La fantaisie, l’humour cachent une réflexion plus grave sur un monde violent dans lequel la mort est toujours gagnante. Jusqu’aux romans de science-fiction qui en nous distrayant, nous mettent en garde contre un progrès trop rapide. Harry Potter même apprend à l’enfant que la vie est faite de choix, plus importants que les aptitudes. Conclusion L'écrivain est en situation dans son époque chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi.", écrivait Sartre en 1945. C'est ainsi que la lutte des philosophes des Lumières et celle des écrivains du XIXe siècle n'a pas été vaine leurs idées, leurs combats ont soutenu les hommes d'action, alerté l'opinion et contribué à améliorer les conditions sociales. Ils se sont exposés à la censure, l'exil et parfois, la prison. Zola, dit-on, serait mort dans des circonstances bien étranges. Ces obstacles, joints à la difficulté pour des intellectuels bourgeois de trouver un langage juste, limitent l'efficacité immédiate de la littérature. Pourtant, témoin, guide ou conteur, l'écrivain aide l'individu dans ses prises de conscience personnelles ou politiques. Voltaire ne dit pas autre chose dans son texte ironique sur "l'horrible danger de la lecture" "Il se pourrait, dans la suite des temps, que de misérables philosophes, sous le prétexte spécieux, mais punissable, d'éclairer les hommes et de les rendre meilleurs, viendraient nous enseigner des vertus dangereuses dont le peuple ne doit jamais avoir de connaissance."

écrivain critiquant la société et les hommes